A l'occasion de l'une de ses chroniques sur la série de livres
Hunger Games, débutée en 2008 par son auteure Suzanne Collins, Yabaar développe une définition de la dystopie. Nous vous en proposons l'extrait ici.
La Dystopie
La dystopie est le contraire de l'utopie.
L'utopie, c'est lorsqu'un auteur imagine un monde, une société dite "parfaite". Le premier inventeur de l'utopie est l'auteur anglais Thomas More qui en 1516 publia son roman Utopiae. Ce dernier évoquait une société idéale et cela lui permettait de critiquer la société anglaise de son époque.
La dystopie est un genre beaucoup plus récent, connu du grand public grâce à des romans comme Le Meilleur des mondes d'Aldous Huxley (1932), 1984 de George Orwell (1948), Farenheit 451 de Ray Bradbury (1953) ou encore la dystopie uchronique Rêve de Fer de Norman Spinrad (1972).
Les sociétés dépeintes dans les dystopies sont souvent "monstrueuses". Les auteurs imaginent des sociétés où les craintes les plus folles sont appliquées : règne de l'hyper-technologie et de la science sans conscience, division de la société en castes, totalitarisme, guerres, catastrophes naturelles et même jeux morbides. Et où les personnages passent d'une situation d’enfermement total à une situation de rébellion.
Depuis quelques années, les dystopies reviennent en force dans la littérature. L'actualité et la politique d'aujourd'hui donnent envie de comprendre le monde actuel et d’imaginer celui de demain. Les dystopies flirtent avec cet intérêt et aussi avec leurs cauchemars car l'idée de menace est entrée dans l'inconscient collectif. Elles anticipent les éventuelles dérives et leurs conséquences généralement terribles, et fertilisent notre réflexion sur l'évolution de nos sociétés. En effet, qui peut prédire le monde de demain dans un monde global qui évolue de plus en plus vite ?