Dead like me
Encore une série qui s'est interrompue (au bout de deux saisons) pour audience insuffisante. Et, de mon point de vue, cette désaffection est pour en partie légitime.
Pourtant, au départ, cette série avait tout pour plaire : une idée de départ originale, un générique très réussi, une première saison qui ne manque pas d'idées amusantes, des personnages plutôt sympas et une manière très désinvolte d'aborder le thème tabou entre tous : la mort.
L'histoire : Georges,18 ans, meurt dans un accident en étant frappée par une lunette de WC provenant d'une station spatiale (!!). Mais tout n'est pas fini pour elle, loin de là. Devenue "faucheuse d'âmes", elle est dorénavant chargée de récupérer l'âme de ceux qui sont sur le point de décéder. Elle sera aidée dans ses nouvelles fonctions par un groupe de faucheurs comme elle qui se déplacent parmi les vivants sous un aspect physique différent afin de ne pas attirer l'attention. Parallèlement aux missions de Georges, la série nous montre également la vie quotidienne de la famille de la jeune fille (son père, sa mère et sa soeur cadette) après le drame et toutes les conséquences qui vont avec, et la société où travaille l'adolescente quand elle ne fauche pas (parce qu'un faucheur doit malgré tout gagner sa vie !).
Les premiers épisodes sont franchement inventifs et drôles, d'un humour noir décapant. Je dois dire que j'y ai pris beaucoup de plaisir. On suit avec intérêt les tâtonnements de notre nouvelle faucheuse dans son travail, ses maladresses, ses questionnements, ses scrupules et sa tristesse à côtoyer ainsi la mort des gens aux quotidiens et le rôle qu'elle est obligée d'y jouer. Et ce n'est pas le laconisme teinté de philsophie du "patron" des faucheurs (jouée par Mandy Patinkin, le profileur Gideon dans "Esprits criminels") chargé d'attribuer les missions qui peut lui être d'un grand secours.
Venons-en au problème selon moi : une fois que l'héroïne est parvenue à s'adapter à sa nouvelle vie, devenant une faucheuse aguerrie - saison 2 - la série s'installe dans un train-train qui n'a d'égale que celui de nos faucheurs, justement. Chaque épisode commence par un briefing dans une cafétariat où le "chef" donne ses instructions. On en profite pour papoter de choses et d'autres entre un café et une part de tarte, puis c'est une nouvelle journée qui commence. Tout cela est bien sympathique mais devient lassant à force de répétitions, d'autant que le scénario ne propose pas d'intrigue centrale, de colonne vertébrale sur laquelle viendrait se greffer les histoires secondaires (comme dans Angel, par exemple), ce qui aurait permis de maintenir l'intérêt. Bref, la série devient une succession d'anecdotes et finit par tourner en rond. C'est sans doute la raison qui explique la perte d'audience et son abandon.
Dommage, vraiment.