Quatrième de couverture :
De Sherlock Holmes à Philip Marlowe, il existe une longue tradition de détectives privés brillants, astucieux, à qui on ne la fait pas. Malheureusement, Dirk Gently n'en fait pas partie. Plus intéressé par la télékinésie, la physique quantique et les pizzas froides que par la chasse minutieuse aux indices, Dirk Gently emploie pour ses enquêtes des méthodes disons... particulières, avec des résultats, disons... innatendus. Dirk Gently est un détective holistique.
Chargé - sans fierté excessive - de retrouver un chat disparu, Gently va être confronté à un fantôme ahuri, un voyageur temporel, un secret dévastateur plus ancien que l'humanité et qui menace de la mener à une fin prématurée... et à un cheval, qui trône nonchalamment dans une salle de bains.
En plus, le petit chat est mort.
Le plus grand roman policier, romantique, d'humour, de voyage dans le temps, d'horreur et fantastique jamais écrit. Le seul, à la réflexion.
Inutile de présenter Douglas Adams et son Guide du Voyageur Galactique, monument SF de loufoquerie.Dirk Gently, détective holistique, est un autre de ses chefs-d’œuvre, hélas moins connu que s'en est une honte ma bonne dame ! La "série" ne compte que deux romans : "Un cheval dans la salle de bains" et "Beau comme un aéroport". Un troisième tome, "Le saumon du doute", est resté malheureusement inachevé pour cause de mort de l'auteur (une raison qui en vaut une autre !). On peut néanmoins trouver le livre à l'état d'ébauche dans le volume "Fonds de tiroir" (toujours en Folio SF). Voilà pour l'information.
J'en arrive donc au premier volume (le seul que j'ai lu pour le moment) :
Un cheval dans la salle de bain
Dirk Gently est donc un détective holistique. C'est à dire qu'il croit à "l'interconnexion fondamentale de toute chose", autrement dit que tout est relié à tout.
Cette croyance est à la base des méthodes d'investigation particulières de notre détective : absurdes, incompréhensibles pour les autres. Les éléments que réunit notre homme n'ont en effet aucun lien a priori entre eux - c'est peu dire ! - et pourtant, ces éléments finissent par le mener à la solution par un entrelac de voies aussi impénétrables que celles... de qui vous savez.
Dans le cas de ce premier tome, on y trouve ainsi en vrac : un chat, un fantôme, un vase grec antique, un canapé coincé dans une cage d'escalier, un moine, un poème de Coleridge et bien sûr le fameux équidé dans la salle de bain.
Plus concrètement (et rationnellement), Dirk Gently aura à résoudre une affaire de meurtre - lui qui est plutôt habitué aux affaires de chats perdus ! - et disculper un ancien camarade d'école accusé du crime.
Mais au-delà de l'intrigue tordue, l'intérêt principal du roman est Dirk Gently lui-même, un personnage qui mérite bien de figurer au panthéon des détectives les plus fameux, non pas tant par un génie déductif particulier que par la foule de petits détails savoureux que Douglas Adams livre au lecteur pour dessiner son personnage. Dirk porte un vieux manteau de cuir et un chapeau comme dans les vieux polars, s'exprime de manière ampoulée (on est ici loin des Sam Spade et Cie), est un brin roublard et escroc, attire le surnaturel et l'extraordinaire comme un aimant, et bien sûr, comme je l'ai dit, à recours à des méthodes bizarres qui ne sont pas sans rappeler d'ailleurs celles d'un certain Dale Cooper dans un certain Twin Peaks (mais la comparaison s'arrête là).
Les esprits cartésiens feront bien de passer leur chemin et lire un roman d'Agatha Christie. Par contre, ceux pour qui le goût de l'absurde et de la loufoquerie est une seconde nature - comme moi - raffoleront des aventures de ce détective hors-normes dont on peut regretter la si courte existence de papier.
