Val Guest (1911-2006)

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Val Guest (1911-2006)

Messagepar Cryptide » Dimanche 20 Juillet 2008, 22h08

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Il y a au moins deux bonnes raisons de se souvenir du réalisateur anglais Val Guest. La première, c'est qu'il réalisa un petit film de science-fiction qui se hissa au rang de classique : Le Monstre (The Quatermass Experiment) et sa suite tout aussi réussie, La Marque (Quatermass 2). La seconde, qui est tout aussi importante (sinon plus) car fondatrice, fut que Val Guest décida les producteurs de la Hammer, grâce au succès de ses deux films, à se lancer dans une série d'oeuvres fantastiques qui allaient devenir des références du genre et faire de la Hammer la reine du fantastique britannique.
Sans Val Guest, nous n'aurions peut-être jamais eu Frankenstein s'est échappé (1957) et Le Cauchemar de Dracula (1958).

Né à Londres en 1911, Val Guest s'intéresse d'abord au métier de journaliste, qui le mène à la critique cinématographique puis vers l'écriture de scénarios, principalement de petites comédies. Il passe à la réalisation en 1934, toujours dans le registre de la comédie. L'un de ses films, cependant, Le canard atomique, utilise déjà un ingrédient fantastique, assez cornichon (une cane pond des oeufs d'uranium). Cette première incursion dans l'irrationel restera toutefois une exception dans sa production de l'époque et ce n'est qu'en 1955 que le réalisateur renouera avec le genre grâce à son meilleur film : Le Monstre (The Quatermass Experiment).
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Le film est une adaptation sur grand écran d'une série télévisée très célèbre à l'époque racontant les aventures d'un scientifique, le Dr Quatermass, qui se voit toujours mêlés à des histoires incroyables. Une des meilleures idées du film est de traiter cette histoire de cosmonaute contaminé par une entité extraterrestre se transformant peu à peu en monstre à la manière d'un document d'actualité, avec la même sécheresse de style, ce qui lui donne un aspect réaliste saisissant et susceptible de mieux crédibiliser le calvaire du personnage, joué par Richard Wordsworth. Le Pr Quatermass est incarné par Brian Donlevy.
Devant le succès du film, Val Guest enchaîne avec une seconde aventure du Professeur (toujours interprété par Donlevy), La Marque (Quatermass 2) :
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Cette fois, il y est question d'une invasion extraterrestre insidieuse dont le projet est bien évidemment de réduire l'espèce humaine en esclavage. Là encore, le cinéaste traite son histoire à la manière documentaire. Nouvelle réussite.

Comme je l'ai dit, le succès de ses deux films incite les pontes de la Hammer à opter pour le fantastique et ceux-ci mettront en chantier les premiers Dracula et Frankenstein new look, cette fois en couleurs et des plus flamboyantes. Val Guest, de son côté, tourne un troisiéme film en 1957, plus classique et toujours en noir et blanc, mais néanmoins efficace dans son suspense et qui bénéficie de la présence de Peter Cusching au générique : Le Redoutable Homme des neiges de l'Himalaya (brrr ! c'est la peur ou le froid ?).
Deux scientifiques traqueront donc la chose, le premier (Cushing) avec l'idée de l'étudier et pourquoi pas communiquer avec lui, le second pour le réduire en copeaux. A chacun son style.
Ce sera son dernier film fantastique pour la Hammer, qui lui confie par la suite des films de guerre, d'aventure ou des thrillers. C'est finalement pour Universal que Val Guest reviendra à l'imaginaire avec, en 1962, Le Jour où la Terre prit feu :
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Une série d'explosions atomiques simultanées ayant fait dévier l'orbite terrestre, le globe se dirige peu à peu vers le soleil, ce qui aurait pour conséquence une insolation plutôt sévère pour l'humanité. Heureusement, les USA et l'URSS joindront (momentanément) leurs forces pour remédier à la situation avant de renouer avec les "joies" de la guerre...froide.

Suivra une nouvelle interruption vers d'autres genres (dont sa participation à la parodie bondienne boîteuse Casino Royal en 1967) avant un retour en 1970 vers la SF avec Quand les dinosaures dominaient le monde, une kitcherie qui a beaucoup moins bien vieilli que les deux Quatermass malgré leur quinze années d'écart. Au programme : les dinosaures dominateurs du titre, la présence anachronique d'hommes manifestant leur désapprobation par des grognements et une sculpturale Victoria Vetri, playmate 1968, qui tente de concurencer les Raquel Welch et autres Ursula Andress sur leur propre terrain (valonné). Evidemment, les dinosaures dégagent une forte odeur de caoutchouc et font aujourd'hui se gondoler de rire le T-Rex de Spielberg mais il faut remettre les choses dans leur contexte-latex.

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Cours, Victoria, cours !

Ce sera le dernier film de Val Guest dans le domaine qui nous intéresse, du moins pour le cinéma.

Car Val (je peux vous appeller Val ? Certes.) réalisera quelques épisodes pour la série Cosmos 1999 et Amicalement vôtre (comme John doit sûrement le savoir, je n'ose espérer lui apprendre quelque chose en la matière :)) ainsi que d'autres pour une série fantastique des années 80 : Hammer House of mystery and suspense.

Une carrière éclectique, donc, avec des ho ! et des bah !, mais qui a eu le mérite, dans le meilleur des cas, de hisser le nom de Val Guest au panthéon des petits maîtres du fantastique/SF et des spécialistes de la production fauchée mais inventive. Respect.
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Messagepar Aède » Vendredi 25 Juillet 2008, 11h34

Super chronique !

Quatermass 2 "la marque" est un vrai bijou, une merveille... Tout X-files, par exemple, est dans ce film.

En revanche, le reste de son oeuvre, du moins ce que j'ai pu voir, n'est pas du même niveau.
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Messagepar Algernon » Jeudi 04 Septembre 2008, 01h24

C'est anecdotique mais Val Guest a également réalisé un épisode d'Amicalement Vôtre (l'épisode avec les faux Napoléon).
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