Quatrième de couverture
Max est conseiller politique de haut niveau. Il est l'homme de l'ombre, le génie. Il est malin et avec lui on s'en sort toujours. Seulement cette fois, Max a assassiné son meilleur ami, qui est aussi, accessoirement, le Premier ministre danois. Coincé entre une insurrection groenlandaise et d'âpres négociations internationales, un match Danemark-Suède et l'intervention d'une jeune scoute peut-être pas si cruche qu'elle en a l'air, quel plan génial pourra-t-il échafauder pour se tirer d'affaire ? Un texte décalé et burlesque sur fond de satire politique.
Où l'on découvre un auteur plein d'humour
Le danois
Flemming Jensen est un fervent défenseur des Groenlandais, un show-man et un grand humoriste. Connu pour sa saga inuit
Imaga (Gaïa éditions) et ces sketches radiophoniques ou télévisuels, il utilise toutes ces cordes pour décrire l'histoire burlesque que nous transmet son braqueur de banque.
Ce qu'il faut savoir du contexte géopolitique - en 2008 - pour mieux comprendre... quoi d'ailleurs... Bref quelques points de repères quand même.
Le Groenland est une province autonome du Danemark. Les américains y ont implanté depuis le début de la Guerre froide à Thulé une base militaire importante intégrée à l'OTAN où est construit un gigantesque radar, élément indispensable de la défense anti-missile américaine. Au moment du récit, nous nous trouvons au centre d'une période de négociation entre danois, groenlandais et américains. Ces derniers désirant carrément annexer Thulé contre évidemment l'avis du Groenland qui se retourne vers le Danemark pour avoir leur soutien... bon en gros c'est ce que j'ai compris. De quoi en tout cas se faire une bonne place, politiquement, si on manoeuvre bien...
Où l'on apprend l'essentiel des faits
Le narrateur : un braqueur de banque
Le meurtrier : Max,
spin doctor (conseiller) du Premier Ministre danois
La victime : Tom, Premier ministre danois
Le témoin : Signe, une capitaine scout
Le lieu du crime : une vieille baraque à canoës et kayaks à Frederiksdal au bord du lac Fureso au nord de Copenhague
L'arme du crime : une bouteille de whisky Glenfiddich 30 ans d'âge
Le mobile : laissons un peu de mystère... que diable !
Comment on se délecte d'une histoire aussi rocambolesque, quand tout semble aussi simple et compliqué à la fois
Et bien tout simplement en lisant le Blues du braqueur de banque. Ce petit roman (à peine 200 pages) décrit comment le meilleur des plans peut être mis à mal. Comment le plus grand génie du monde, capable d'adapter ses plans à toutes les situations, des plus burlesques aux plus tragiques, finit par trouver plus fort que lui, comment dresser le crime parfait malgré les aléas du hasard et de l'impondérable. Dans ce récit
Flemming Jensen a des faux airs de
Donald Westlake. Par l'humour général et le comique de situation en particulier, par la personnalité du meurtrier et son ego démesuré, par les manipulations psychologiques et intellectuelles qui y sont décrites et enfin par ces retournements de situations, ces détails hilarants et les digressions du narrateur, dont on saura évidemment le moment venu quel rapport il a avec le meurtrier, tout ça font de ce roman un régal ! A lire sans modération.