Nocturne n°2
Les charmes de l'effroi
Toiles et Démence
Je partage ma lecture de ce Nocturne n°2 certes tardivement, mais les charmes de l'effroi ont entoilé les mots un à un jusqu'aux premiers jours de cette nouvelle année où la démence atteindra son paroxysme.
En un mot : j'ai adoré. Oui, je l'avoue, j'exagère. Quoique... Si le format fanzine, et la limite des textes avoisinant un maximum de 15000 signes si je ne m'abuse, en réduit l'ampleur de la lecture en comparaison d'une anthologie, les textes sélectionnés n'en restent pas moins de bonne qualité et offrent même plus d'un coup de coeur. Tous sans la moindre exception illustrent avec pertinence le thème. Voilà pour le fond.
Côté forme : très peu de coquilles.
Mais une marge intérieure un petit peu plus généreuse rendrait la lecture plus confortable.
Jonathan Reynolds démarre fort avec Jungleries. Son texte a de la trempe. Si vous vous demandez par où commencer ce Toiles & Démence...
De l’importance du modéle de Samia Dalha nous replonge dans la nostalgie des maîtres. Un clin d'oeil à un classique du cinéma au passage.
Le texte Le retable d’Ar Magraa de Marc Oreggia me touche moins, éloigné de ma sensibilité SF. Teinté de Fantasy, il m'a moins marqué, si ce n'est un fort ton enjoué entre les lignes.
Le bourreau de Bartimée de Stéphane-Paul Prat emporte le lecteur dans un souffle historique envoûtant. Le lecteur réticent face à l'horreur lira cette nouvelle d'un tout autre regard. Le texte est soigné, l'ambiance historique forte. La révélation finale n'est sans doute pas révolutionnaire, mais l'ambiance, le déroulement de l'histoire offrent une lecture des plus captivantes.
Célébrité express de David Baquaise m'a un peu moins accroché (avis subjectif) ; néanmoins le thème de la célébrité est plutôt bien restitué.
Hubert Vittoz brosse littéralement le tableau dans Accouchement funeste. Pour une première nouvelle publiée de la part de l'auteur, c'est un coup... pardon, une toile de maître.
Les sentinelles de Tegenaria de Julie Conseil flirte entre l'horreur et la science-fiction, avec un zeste de Starship troopers côté ciné. Entre pénitencier et hôpital psy, un QHS un peu spécial...
Here I stand and Face the rain de Frédéric Gaillard : coup de coeur !
Le dernier cinéma sur la gauche de Nicolas Handfield ne nous surprendra guère, du moins dans son pitch - mais sans manquer d'intérêt ni de talent - puisque l'auteur est entre autres scénariste pour la télévision et nous offre une métaphore sur le cinéma et le culte que nous lui vouons.
La mygale amoureuse de Elsa Bouet : autre coup de coeur. Sordide, amusant tout à la fois, sérieux et décalé, confusant, trouble puis froid de réalisme. Là aussi, un premier texte publié de la part de l'auteure semble-t-il.
Et pour finir, Entoilé dans la démence, Michaël Moslonka - que j'ai eu le plaisir de rencontrer au festival de Bagneux l'an dernier - nous propose un essai sur notre syndrome du morcellement plutôt convaincant qui nous donne une idée plus précise de la part du poète dans la société en crise à laquelle nous participons tous.
Sans oublier, "notre guillocheuse", Céline Simoni et sa magnifique illustration de couverture.
Merci à l'éditorialiste, les auteurs et illustrateurs pour ce formidable moment de lecture.
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