Braquo

[john.koenig]

Attention chef d'oeuvre.
C'est à mon sens ainsi que l'on peut qualifier cette nouvelle "création originale canal+", une série en 8 épisodes écrite et réalisée par Olivier Marchal.

Braquo, c'est la descente aux enfers de 4 flics, qui à la suite du suicide d'un de leur collège et afin de rétablir son honneur, vont passer de l'autre coté de la loi.
J'ai déjà dit tout le bien que je pensais des créations originales de Canal+ (avec des séries comme "engrenages" ou "reporters").
Mais là on est un cran au dessus.
L'histoire vous prend aux tripes dès les premières secondes et ne vous lâche pas jusqu'à la fin.
C'est sombre, noir, désespéré et surtout réaliste. On n'en entendait d'ailleurs pas moins de la part de Olivier Marchal, ancien flic devenu acteur puis réalisateur et qui sait comme personne d'autre nous conter la réalité du métier de policier. Il faut aussi noter que dans diverses interviews, Marchal n'hésites pas à nous dire, avec une sincérité émouvante, que ce qu'il raconte, il l'a vécu pour de vrai. Ainsi quand on voit un flic "péter un câble" face à un suspect qui se moque de lui malgré les lourdes charges qui pèsent sur lui, C'est du réel. Marchal raconte que cela lui est arrivé lors de sa précédente vie de flic et que même si il n'est pas allé aussi loin que les héros de la série, il en a eu la tentation. et cet aveu renforce encore le coté réaliste du métier.
Et là, il plonge au plus profond de l'âme des flics.

Il faut aussi souligner le casting exceptionnel qui nous est offert, avec en tête de distribution un Jean-Hugues Anglade que l'on avait rarement vu aussi habité par un rôle. Il campe un Caplan qui n'a qu'une obsession : la justice, la vérité et l'honneur. Et pour être fidèle à ces valeurs, il n'hésite pas à franchir la ligne jaune.
Mention aussi pour le reste des comédiens, tous quasi parfaits dans leurs rôles respectifs, et en particulier Nicolas Duvauchelle, troublant et attachant à souhait.

On l'aura compris, je ne saurais que vous conseiller cette série qui à mon avis, marquera une date dans le domaine de la fiction Française.

[john.koenig]

La saison 2 de Braquo vient de se terminer sur canal+. Un second opus que tous ceux qui avaient adoré la saison 1 (et j'en fait parti) attendaient avec impatience.

Hélas il faut le dire, la déception est à la hauteur de l'attente, immense.

La saison 1, écrite par Olivier Marchal, était réaliste, respirait le quotidien des flics et nous avait présenté des personnages complexes, loin de tous manichéisme.

La saison 2, où Olivier Marchal n'est plus crédité qu'en tant que créateur mais sur laquelle il n'est pas intervenu, est violente, explosive, va a 100 à l'heure avec un rebondissement toutes les 5 minutes, présente des personnages manichéens à l'extrême et est tout sauf réaliste. C'est simple, on n'y croit pas une seconde et on a plus l'impression de suivre un blockbuster Américain qu'une série policière.
Pour rester dans la comparaison avec les séries Américaines, je dirais que la saison 1 de Braquo avait le réalisme de "the shield" alors que la saison 2 a l'extravagance de "24 heures chrono" dans ses pires moments.

Franchement, entre Braquo 1 et 2, on a l'impression d'avoir a faire avec 2 séries différentes.

Alors c'est sur, ceux qui aiment les explosions en masse, les personnages totalement déjantés, les insultes dans toutes les phrases, le sang qui gicle et les situations impossibles vont se régaler.

Par contre ceux qui comme moi avaient adoré dans la saison 1 la psychologie fouillée des personnages, le réalisme des situations, l'autopsie presque clinique de l'institution policière en France vont être profondément déçus.

Et au vu de la fin de saison, avec un cliffhanger tellement prévisible et téléphoné qu'il en devient presque risible, je pense qu'il y aura une saison 3.

Alors là 2 solutions, soit on revient au style Olivier Marchal et on retrouve une bonne histoire policière, soit on reste sur cette lancée avec ces mêmes scénariste et là, je crains le pire.

[erwelyn]

Déception ? c'est même un bien grand mot. Je ne suis même pas allée jusqu'au bout tellement ça m'a gonflée.