Planetary : D'un monde à l'autre (collectif)

l'univers des super-héros et des autres : Walking dead, Locke & key etc...

Planetary : D'un monde à l'autre (collectif)

Messagepar Vorpalin » Jeudi 12 Janvier 2012, 22h14

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Planetary : D'un monde à l'autre

Scénario : Warren Ellis
Dessin : Phil Jemenez/ Jerry Ordway/ John Cassaday
Edition : Panini Comics
Collection : 100% Wildstorm
Année de parution : 2007

Ce crossover de la série-mère Planetary propose trois histoires qui permettent la rencontre de ses membres avec deux autres ligues de justiciers et un certain Batman.
Autant dire tout de suite que cet album est plutôt anecdotique et n'apporte rien d'essentiel à la série de cinq tomes que j'ai déjà chroniqué. C'est une simple curiosité, un divertissement ludique à lire à l'occasion mais qui ne s'impose pas obligatoirement, si ce n'est par la bonne tenue graphique de l'ensemble.
Toutefois, la dernière - Au coeur de la nuit - ne manque pas d'intérêt et ravira probablement les amateurs de Batman par ses clins d'oeils amusants à l'évolution du personnage.

La première, Les maîtres du monde , est la seule des trois à se dérouler dans le même univers que Planetary, les deux autres se situant plutôt dans des mondes alternatifs. Elle fait intervenir l'équipe d'Authority, autre série-phare de Wildstorm, que personnellement je n'ai jamais lue.
De fait, ma lecture de cette histoire n'a pas été la plus aisée du recueil, tant je suis peu familier de ses personnages. De plus, avec Authority, nous sommes dans un registre nettement plus super-héroïque "à la X-Men" et pour ainsi dire plus bourrin. Comme l'indique d'ailleurs la quatrième de couverture cette histoire "confronte l'équipe la plus rentre-dedans du monde à l'équipe la plus secrète du monde". Ma préférence va nettement à la seconde.
En outre, on ne peut vraiment parler de confrontation car les deux ligues ne se rencontrent à aucun moment, même si elles combattent toutes deux le même ennemi, préférant agir chacune dans son coin et selon ses propres méthodes. Les fans qui espéraient peut-être voir les deux équipes coopérer et interragir devront déchanter.
Le ton et le contenu de l'histoire, loin de reprendre la structure complexe et relativement posée de Planetary, est essentiellement fondé sur l'action. C'est un fait : les deux équipes n'ont pas du tout le même style et Jakita Wagner, membre de Planetary, est davantage soucieuse d'infiltrer le vaisseau d'Authority pour récupérer toutes les données de leurs ordinateurs, craignant que cette ligue trop indépendante et frondeuse ne se mette à acquérir trop de pouvoir sur le monde.
Cette disparité entre les deux équipes m'a semblé davantage desservir l'histoire que de l'enrichir et je ne suis pas convaincu de la pertinence de cette idée. Comme de juste, Les maîtres du monde est des trois histoires celle que j'ai le moins appréciée.
Le dessin de Phil Jemenez, en revanche, est excellent et ses planches fourmillent de détails.

La seconde, Terra Occulta, est bien différente. Plus sombre, moins tonitruante, elle crée un climat délétère et un peu paranoïaque proche d'une histoire d'espionnage. Mais son propos principal est de nous montrer, dans un univers parallèle, une organisation Planetary ayant basculé du "côté obscur", faisant certes profiter l'humanité des secrets technologiques glanés au cours de leurs missions, mais au prix d'une soumission totale et d'une surveillance de tous les instants. Loin des visées humanistes du Planetary que nous connaissons, celle-ci se considère comme une race supérieure peu encline à se mélanger à la piétaille. Ironiquement, Warren Ellis donne au quatuor (car Ambrose Chase vient s'ajouter au trio bien connu formé par Elijah Snow, Jakita Wagner et le Batteur) la même mentalité élitiste et néfaste que celle des "quatre" qu'ils combattaient dans la série-mère.
L'autre atout de cette histoire est le trio formant la résistance et non des moinde puisqu'ils s'agit ni plus ni moins que de Bruce Wayne, Clark Kent et Diana Prince (alias Wonder Woman) qui, dans cette réalité, disposent bien chacun de leur pouvoir respectif mais sans arborer leur costume de super-héros. Ils forment la ligue JLA , bien décidée à mettre fin à l'empire de Planetary.
Astucieuse, bénéficiant d'un trio de charme et de scènes d'affrontement intéressantes entre Ambrose Chase et un Clark/Superman pas aussi invulnérable qu'on le penserait, une Jakita version "bad-girl" face à Wonder-Woman et enfin un Batman d'un genre fort différent du héros créé par Bob Kane face à un Elijah Snow aux allures de Lex Luthor, l'histoire reste plaisante, sans pour autant atteindre des sommets d'originalité.
Le dessin de Jerry Ordway est également de bonne facture, avec un encrage toutefois plus prononcé que sur les deux autres récits.

Enfin, Au coeur de la nuit amène notre trio vedette à Gotham City pour une enquête sur une série de meurtres de nature particulière. Débutée à la manière d'un polar aux sombres prémisses, cette histoire prend toutefois une tournure différente non dénuée d'humour sitôt le suspect repéré (un pauvre type davantage victime que psychopathe, avec un pouvoir de modifier la réalité dont il se serait bien passé). Car la conséquence innatendue de ce pouvoir va être la rencontre de Planetary avec différentes versions de la figure emblématique de Gotham : The Dark Knight himself. Les auteurs s'amusent en effet à faire fluctuer l'apparence mais aussi la mentalité de Batman selon les différents Gotham qui se succèdent, comme autant de clin d'oeils aux époques et aux dessinateurs qui se sont succédés pour donner vie au personnage. Et passer d'un Batman sombre et athlétique au Batman sixties nettement moins sculpturale, au costume en polyester et au langage d'une politesse d'un autre temps qui se confond en "bat-excuses" pour enchaîner ensuite à un Batman bodybuildé et féroce à la Frank Miller, est un moment de drôlerie innatendu. On notera, comme autre clin d'oeil savoureux, un membre secondaire de Planetary ressemblant à s'y méprendre à un certain Joker.
Bien que l'intrigue en elle-même soit très simple, l'inventivité et le dynamisme de cette troisième histoire en font, à mon sens, la meilleure du recueil, dessinée par un John Cassaday qui oeuvrait déjà avec talent sur la série.
Drapé dans un manteau de fou rire, il écrivait des texticules sur l'abominable neige des hommes (Philippe Curval)
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