Sept naufragés
Scénario : Andoryss
Dessin : Tony Semedo
Editeur : Delcourt
Date de parution : janvier 2012
Les habitants d'une petite île perdue voient leurs habitudes perturbées par l'arrivée du jeune Aràn. Ne tardant pas à se lier d'amitié avec six autres enfants, le nouveau venu sème néanmoins le trouble et la discorde en révélant le but de sa présence parmi eux : il est là pour éteindre le phare.
Or la seule règle de l'île, c'est justement que le phare ne doit jamais, jamais s'éteindre.
Ce n'est pas évident pour moi de parler de cet album car le plaisir que j'ai pu prendre à sa lecture vient en grande partie du fait que, une fois n'est pas coutume, je ne savais absolument rien de son contenu si ce n'est les quelques lignes du résumé ci-dessus qui en disent d'ailleurs bien peu. Et j'aurais aimé que, comme moi, vous entriez dans l'album "vierges" si j'ose dire et que vous y découvriez, au fur et à mesure, les surprises et les révélations qui vous y attendent.
Je serai donc assez bref et volontairement vague.
Je peux toujours affirmer que, contrairement à ce que laisserait penser le titre (qui ne prend sa pleine signification qu'à la fin), il ne s'agit ni d'une Robinsonnade de Crusoës en cullotes courtes, ni d'une varitation de
Sa majesté des mouches.
Ensuite, que nous sommes dans le domaine du fantastique et que les sympathiques jeunes protagonistes, auxquels la mémoire joue bien des tours, vont se démener durant la majeure partie de l'album pour percer un Mystère qui mérite un M majuscule.
Le scénario, point fort de cet album, est prenant de bout en bout et mêle de manière harmonieuse le quotidien d'un village vivant en autarcie, le charme rafraîchissant de l'enfance, l'aventure et le surnaturel.
De même, si le début baigne dans la joie insouciante, l'aventure prend ensuite des aspects plus sombres allant même jusqu'à une certaine gravité qui donne à l'album une épaisseur psychologique bienvenue.
Graphiquement, le style de Tony Semedo est assez agréable même si on peut lui reprocher des personnages trop géométriques, au physionomies un peu trop raides. Les décors naturels, en revanche, sont nettement plus convaincants et se distinguent par leur finesse. L'impression d'ensemble est sympathique et surtout réhaussée par une jolie colorisation qui crée des ambiances très diverses, allant de la gaieté ensoleillée baignant le hameau à l'atmosphère brumeuse et inquiétante d'une sombre forêt et des marais qui la jouxtent.
Une bonne suprise, donc, pour un album acheté sur un coup de tête et qui figure, pour moi, comme mon préféré de la saison 2 de la série-concept SEPT.
Une planche :
Drapé dans un manteau de fou rire, il écrivait des texticules sur l'abominable neige des hommes (Philippe Curval)