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Sujet d'étude (1953) F.L. Wallace

MessagePosté: Samedi 14 Février 2009, 01h01
par neocobalt
Sujet d'étude
F.L. Wallace, 1953
Titre original :
Student Body

Cette nouvelle figure dans La grande anthologie de la science-fiction, Histoires de créatures, © Galaxy Publishing Corp., 1953 © Librairie Générale Française, 1982, pour la traduction par Françoise Serph.

L'intrigue de ce court récit de F.L. Wallace plante son décor sur la planète Bocage, une terre étrangère parmi tant d'autres, à coloniser et abritant bien peu d'espèces animales.
« Pas de reptiles, beaucoup d'oiseaux et seulement quatre espèces de mammifères » avait relevé l'Inspection Biologique, ouvrant la voie à la colonisation. « Toutes les planètes de ce type étaient un grouillement de vie animale. Sur Bocage, en dépit de conditions apparemment favorables, la vie ne s'était pas développée. Pourquoi ? »
Dano Marin, biologiste de l'expédition des premiers colons, en recherchait la réponse, la raison. « C'est parce que ce problème lui avait paru intéressant qu'il avait demandé cette mission aux Services de Biologie. »

Sous la direction de l'administrateur en chef Hafner, Marin va mener une investigation pour comprendre comment et pourquoi « au premier matin de leur installation sur la planète », les couvertures et les vêtements des colons ayant passé la nuit dans le campement avaient disparu.
Marin en découvre vite le vecteur et parvient à le capturer : un petit animal omnivore qui aussitôt se met à grignoter sa veste.

Hafner, préoccupé par la priorité de la mission des colons, la réussite de la colonisation de la planète en assurant un stock de nourriture suffisant pour la prochaine vague de colons sur Bocage, demande à Marin de trouver une solution d'extermination de ces créatures mystérieuses dont la nature échappe à l'entendement.
Mais pour Marin, la question n'est pas là : « Qu'est-ce qui avait empêché la nature [sur Bocage] d'accomplir son potentiel d'évolution ? C'était ça la vraie question, et non l'extermination des omnivores. »

Le ressort de cette nouvelle se rapproche de l'écologie et de la faculté d'adaptation de la vie sur la planète Bocage face à son interaction avec les colons.
L'écologie - définie par le Larousse en tant que « science qui étudie les relations des êtres vivants entre eux et avec leur milieu [du grec oikos, maison, et logos, science.] » - domine la voie suivie par le récit, grâce au point de vue et aux interventions du biologiste de l'expédition, Marin, sans la compétence duquel l'expédition coloniale irait à sa ruine.

Le thème de la colonisation et de tous ses dérivés, voire déviances, notamment le colonialisme et la légitimité d'invasion et de domination dont a fait preuve l'humanité en certaines occasions sur sa propre planète, la Terre, n'est pourtant pas loin de montrer son museau à travers les blés en culture accélérée plantés par les colons.
Car pour défendre leur bien et assurer la conquête de la planète - il s'agit désormais d'un bras de fer entre eux et les créatures de Bocage et non plus seulement de sa colonisation -, ils n'hésitent guère à mener des actions qui plongent le lecteur en vrille dans une spirale narrative menant droit à une conclusion élégante de la part de l'auteur.
Une sensation intellectuelle à la lecture des dernières lignes de cette excellente nouvelle qui ne saurait être oubliée de sitôt : le vertige d'une évolution à venir que l'homme n'est pas en mesure d'affronter et de voir.
Au-delà, il y aurait la peur et la certitude, ou l'ignorance, d'une ultime interaction, une confrontation enlevant tout son sens à la notion même de domination.

Lire l'article original : http://neocobalt.free.fr/oeuvres/litter ... tBody.html

Sujets connexes :
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