Simulacron 3 (1964) Daniel Francis Galouye

De l'âge d'or à nos jours

Simulacron 3 (1964) Daniel Francis Galouye

Messagepar neocobalt » Mardi 27 Mars 2007, 21h40

Simulacron 3
Daniel Francis Galouye, 1964

«Un homme disparaît soudain du fauteuil où il était assis. Aussitôt ses amis, ses collègues oublient jusqu'à son existence ; un dessin disparaît tout aussi brutalement de la table où il était posé ; une route, un paysage s'effacent subitement devant une voiture. En revanche, une jeune femme apparaît, mystérieusement...
Ces événements, seul un homme semble en avoir conscience : Douglas Hall, l'assistant de Hannon Fuller, l'inventeur du Simulateur d'environnement total Simulacron 3. Fuller est mort ; accident selon les dirigeants de la REACO, la puissante société qui doit exploiter à son profit la fabuleuse machine destinée à supplanter les Sondeurs de réactions publiques ; assassinat selon Hall.
Mais qui aurait tué Fuller ?»

Voici le roman présenté en quatrième de couverture de l'édition mai 1996 dans la collection S-F des Editions J'ai Lu (778/2). Publié à l'origine en 1964, chez Bantam Books, Inc., New York, ce roman a profité d'un premier dépôt légal dans la collection en octobre 1977.

Simulacron 3 est une oeuvre remarquée à sa sortie et remarquable encore aujourd'hui, même si les tambours mémoriels ont quelque peu pris un coup de vieux face aux mémoires à la capacité gigantesque et aux processeurs des milliers de fois plus performants et rapides que les machines d'alors. On regrettera peut-être de la part de Daniel F. Galouye de s'être aventuré ainsi à matérialiser la technologie du simulateur d'environnement Simulacron 3. Car aujourd'hui, cela perd en réalisme, tandis que tout le reste s'intègre à une agréable lecture, contemporaine de cette fin de vingtième siècle. La traduction de l'Américain par Frank Straschitz me paraît plutôt réussie ; craignant d'ordinaire la narration à la première personne, j'ai pris plaisir à suivre celle du personnage principal : Douglas Hall. Héros manipulé dans un monde truqué, Hall nous paraît presque familier, et ce postulat ne déroge pas aux univers à tiroirs que nous donnent à contempler des auteurs tels que Philip K. Dick et bien d'autres, ceux qui ont enluminé de leurs écrits l'âge d'or de la SF et la culture d'aujourd'hui, alors que nous passons au vingt-et-unième siècle et du même coup au troisième millénaire. Postulat aussi classique que celui du Monde des non-A de A.E. Van Vogt, dans un autre registre : un homme en quête de son identité. Mais il n'en reste pas moins que l'exploitation de ce postulat est brillante et laisse son empreinte indélébile sur la surface de ce monde sans limite, celui de la culture SF...

Quant à l'idée qui sous-tend le roman, elle est peut-être soulignée dès les premières pages à travers les paroles du confident du héros, Collingsworth : Je pense que la "découverte fondamentale" de Fuller était que ses entités de réaction n'étaient pas de simples circuits ingénieux dans un ensemble simulectronique, mais des êtres réels, vivants et pensants. Je suis certain que, pour lui, ils existaient réellement. Dans un monde solipsistique, sans doute, sans jamais se douter que leurs expériences passées étaient synthétiques et que leur univers n'était pas vraiment matériel.

Nous notons au passage la sortie discrète en 1999, à l'ombre de Matrix, de Passé Virtuel, adaptation cinématographique de Simulacron 3, titre original : The Thirteenth Floor, présenté par Roland Emmerich, produit par Centropolis Entertainment, sur un scénario de Josef Rusnak (réalisateur) & Ravel Centeno-Rodriguez.
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