Le secret de Térabithia (2007)

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Le secret de Térabithia (2007)

Messagepar Cryptide » Lundi 06 Avril 2009, 01h25

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Le secret de Térabithia
film de Gabor Csupo (2007)

Distribution : Josh Hutcherson, Annasophia Robb, Zooey Deschanel, ...

L'histoire :
Jess, un garçon issu d'une modeste famille nombreuse et Leslie, fille unique d'un couple d'écrivains, s'inventent un monde imaginaire, Térabithia, pour fuir la réalité de leur vie quotidienne... Mais lorsque cet univers magique prend vie, ils se retrouvent confrontés à des aventures plus périlleuses que ce qu'ils avaient pu imaginer.


Ce film, qui a le parfum des vacances d'été de l'enfance, est vraiment plaisant et se distingue des autres productions du genre par une approche mature qui devrait plaire autant aux adultes qu'à un public plus jeune. Alors que la jacquette du DVD me laissait présager une énième histoire d'héroïc-fantasy du genre Narnia ou Spiderwick (la mention "par les producteurs de Narnia" renforçait d'ailleurs cette impression), on constate assez vite en quoi Le secret de Térabithia marque sa différence.
Première surprise : pas de passage préfabriqué vers un monde magique (armoire ou autre) où les jeunes héros auront à livrer bataille dans un déluge d'effets spéciaux. Ici, on reste dans un contexte réaliste où vient s'intercaler de tant à autre ce petit monde de Térabithia qui provient uniquement de l'imagination des deux pré-ados. Et, paradoxalement, alors que le merveilleux semble se limiter à une portion congrue (pas de batailles avec milliers de figurants, de centaines de créatures en tous genres, de décors immenses), il émane de ce film un merveilleux plus suggestif et à la logistique moins lourde, ainsi qu'un supplément d'âme et d'émotion qui a fini par emporter mon adhésion.

Seconde surprise : l'intelligence, donc, et la finesse de son propos anticonformiste qui le place un peu dans le même esprit que les films de Terry Gilliam ou Tim Burton (bien que Térabithia soit visuellement plus sage et ne peut être comparé sur le plan formel à la folie créatrice des deux maîtres) : le pouvoir transcendant de l'imagination face à un quotidien déprimant à force d'être mesquin et étriqué, où la moindre tentative d'une échappée par la créativité est aussitôt étouffée au nom d'un pragmatisme comme seul valeur admissible et par le décervelage d'une certaine télévision. Dans cette perspective, les deux adolescents - qu'on peut véritablement qualifier d'"héroïques" (dans le sens de "résistants") représentent le contre-exemple (la contre-attaque même !) rafraîchissant.
Le duo formé par Leslie et Jess m'a vraiment charmé. En fait, je n'avais plus vu de personnages de pré-ados (souvent typés ou inconsistants dans ce type de cinéma) qui m'inspirent autant de sympathie depuis Stand by me, avec lequel finalement ce film a plus d'affinités que les Eragoneries formatées.
La première (incarnée par Annasophia Robb, également vue dans Les châtiments, Charlie et la chocolaterie et Jumper) possède une présence lumineuse. Quand au garçon, il émeut par sa situation de solitaire marginale à l'imagination bien mal considérée qui parviendra malgré tout à s'épanouir au contact de la fille. Une complicité placée sous le signe de l'invention, du refus de la bêtise et des conventions.
Troisième surprise : une dernière partie plus dramatique très surprenante que rien ne laissait présager et qui touche par son approche pudique, sans pathos excessif.

Le secret de Térabithia a réussi là où le Tideland de Gilliam (encore lui) à échoué : métamorphoser un réel d'une décourageante banalité en territoire du tout-est-possible par le prisme multi-facettes de l'imagination.
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