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MessagePosté: Lundi 01 Mars 2010, 23h11
par neocobalt
Puisque notre ami Peter Parker n'ose pas relancer le sujet ;-) le briseur de rêves que je suis, une fois n'est pas coutume, va vous demander de zapper si vous souhaitez préserver les vôtres concernant le mystère de Code Quantum, à savoir : comment Sam Beckett peut tenir debout dans la peau de son hôte amputé, et voir avec les yeux aveugles d'un autre, tandis que le spectateur comme les enfants de très jeune âge surmontent l'illusion d'un soldat sans jambes, d'un musicien aveugle, pour voir en eux le vrai Sam Beckett, incarné par Scott Bakula, bon pied bon oeil ?
La réponse à ce mystère n'est autre que la contrainte scénaristique dont je fais l'hypothèse ici : grain de sable que l'on rencontre parfois dans le rouage des fictions et dont tout découle ensuite - au cinéma notamment, comme dans Le sixième sens et Usual suspects, qui m'ont valu de patienter jusqu'à la fin dès les vingt premières minutes.
Alors je vous le dis, je vous le dis... vous n'avez pas zappé ! Voici donc la suite, il est encore temps !
La contrainte scénaristique ! faire jouer le 1er rôle par le même acteur, Scott Bakula, pour éviter l'écueil d'un second rôle campant le héros - comme dans Le Prisonnier, où un acteur mou au possible tient l'imposture durant tout un épisode du numéro 6 d'ordinaire réservé à Patrick McGoohan, pour preuve s'il fallait s'en convaincre, épisode marginalisé & renié par la suite.
En d'autres termes, le rôle récurrent revient à Scott Bakula pour former une unité, une certaine continuité, jouant tour à tour au fil des épisodes de la série des personnages divers : un soldat privé de ses jambes, un musicien aveugle, une femme enceinte, un chimpanzé...
Cela n'en devient que plus cocasse certes, mais la vérité n'en reste pas moins que Sam Beckett ne cède son image à celle de son hôte que de l'autre côté du miroir, dans le passé de l'un comme le futur de l'autre, au nom de la contrainte scénaristique.

MessagePosté: Lundi 02 Mai 2011, 18h36
par neocobalt
Ce matin dans le métro, tandis que je m'efforçais d'avancer entre deux coupures de courant Dans l'abîme du temps, récit de H.P. Lovecraft, j'ai découvert ceci et je vous en donne la citation afin qu'il vous soit possible de partager l'étonnement qui fut le mien à sa lecture :
"Avec une assistance mécanique appropriée, un esprit se projetait en avant dans le temps, cherchant à tâtons son obscur chemin extra-sensoriel jusqu'à proximité de la période désirée. Alors, après des épreuves préliminaires, il s'emparait du meilleur représentant qu'il pût trouver des formes de vie les plus évoluées à l'époque. Il pénétrait dans le cerveau de cet organisme où il installait ses propres vibrations, tandis que l'esprit dépossédé remontait en arrière jusqu'au temps de l'usurpateur, occupant le corps de ce dernier en attendant qu'un nouvel échange s'opère en sens inverse. / L'esprit projeté dans le corps d'un organisme du futur se comportait alors comme un membre de la race dont il empruntait l'apparence (...) / Cependant l'esprit dépossédé, rejeté dans le temps et le corps de l'usurpateur, était étroitement surveillé. (...)"

Certes, ici la projection se fait en sens inverse, en avant vers le futur, tandis que dans Code Quantum (objet de ce fil de discussion) Sam est projeté en arrière vers le passé et reste lui-même - d'une certaine façon -, avec ses capacités physiques, tout en revêtant l'apparence de l'autre telle qu'il peut la découvrir dans un miroir.
Je n'en ai pas été pour le moins surpris et ravi.