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Chrysalis

MessagePosté: Mardi 03 Juin 2008, 19h36
par Cryptide
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Chrysalis (2007)

Je n'avais pas eu l'occasion de le voir lors de sa sortie en salles. Je l'ai visionné hier soir en DVD.
Un sentiment partagé, mi-figue mi-raisin, pour ce film de SF 100% français (réalisateur, producteur, acteurs français et tourné en français) ce qui est déjà assez rare pour être souligné (contrairement au Cinquième élément, à Immortel ou prochainement Babylon A.D.).
Bien sûr on est en terrain connu et le film n'innove en rien, s'inspirant nettement de certains films de SF américains - mais en choisissant la crème du genre, c'est déjà ça !
Et si on se pose la question de savoir si un film comme Chrysalis aurait pu être réalisé sans tenir compte de Minority Report (pour l'esthétisme), des films dickiens comme Cypher (manipulation de la mémoire), un peu de Matrix et d' Equilibrium (pour les combats au corps à corps), j'ai de sérieux doutes. Preuve que la SF française reste encore et toujours tributaire de la SF américaine. Et quand elle essaie de s'y détacher, c'est pour donner dans la SF bricolée avec deux ficelles, sympathique mais qui ne va pas loin (Peut être de Cédric Klapish).
Tout cela pour dire que Chrysalis possède des qualités mais manque de l'ingrédient principal : l'originalité.
Autres réserves : un scénario au potentiel intéressant mais un peu sous-exploité (la partie polar se taillant tout de même la part du gâteau) et un peu confus par moments, un manque de moyens évident qui oblige le film à se cantonner presque exclusivement en intérieurs (un seul plan d'ensemble de la ville, c'est peu) et des voitures futuristes qui curieusement...ne roulent pas. (?)

Maintenant, il y a tout de même un aspect du film que j'ai apprécié : tout en restant un polar avec ses scènes de violences incontournables, il a au moins l'intelligence d'aller à l'essentiel et d'éviter toutes ses pesantes course-poursuites, explosions et autres scènes de kung-fu sur fond de musique tonitruante.
Comparé aux navets secouants d'un Michael Bay par exemple (The island), Chrysalis traite son sujet sans avoir besoin de recourir à tous ces (feux d') artifices infantiles, donnant une impression de réalisme et d'âpreté qui rappelle par moments un certain Blade Runner (toutes proportions gardées, bien entendu).
C'est là que la SF française peut se singulariser par rapport à l'américaine : ne pas se sentir obligée de respecter un cahier des charges programmé par les studios. De ce point de vue, Chrysalis se distingue par sa sobriété et son honnêté. Cela n'en fera pas un chef-d'oeuvre mais au moins une SF qui ne nous prend pas pour des idiots.

Ajoutons pour finir l'interprêtation très convaincante d'Albert Dupontel en flic coriace (décidément, je le trouve toujours meilleur dans les films des autres que dans les siens !).