Dernier exil - Jean-Michel Ponzio (2007)

pour les jeunes de 7 à 77 ans

Dernier exil - Jean-Michel Ponzio (2007)

Messagepar erwelyn » Jeudi 23 Février 2012, 10h25

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DERNIER EXIL - JEAN-MICHEL PONZIO (D & SC) EDITIONS CARABAS

Dernier Exil de Jean-Michel Ponzio est l'adaptation du roman de Jacques Spitz L’œil du purgatoire.

L'histoire
Jean Podolsky est un peintre désœuvré. Guère inspiré, blasé, dégoûté, il erre dans Paris sans objectif, enfermé dans ses pensées intérieures. Même sa petite amie Armande n'arrive plus à lui rendre la joie de vivre.
Jusqu’au jour où, sur les quais de Seine, il croise un étrange savant, Dagerlöff. La verve de ce vieil homme tirent un instant Jean de ses rêveries morbides mais très vite le personnage lui devient insupportable.
Car Dagerlöff partage avec lui son obsession de la mort et explique alors sa théorie du voyage dans la "causalité". Et si l’homme parvenait à se projeter dans le temps par celle-ci. S’il était capable de voir le devenir de chaque chose au moment où l’on pose son regard dessus ?
Alors que Jean se décide enfin à se suicider, le savant lui transmet un bacille, résultat de ses digressions scientifiques.
Une nouvelle vie commence pour Jean, plongé à son insu dans la "causalité".

:arrow: Une adaptation osée pour ce qui est sans aucun doute le chef-d’œuvre de Jacques Spitz. La complexité des réflexions de Dagerlöff n'était pas forcément aisée à retranscrire. Quant à l'ensemble du scénario, qui fait appel à une psychologie profonde, torturée est tellement sombre, il fallait, j'imagine, une grande force pour s'immiscer en elle.
Jean-Michel Ponzio signe ici deux albums absolument maîtrisés, aboutis. Toute la force du livre est magnifiquement retranscrite. Le dessin, les couleurs aux sépias grisés sont sublimes et collent parfaitement à l'atmosphère de l'œuvre.
Ponzio prend un grand soin à poser son personnage et sa réflexion borderline. Il y a une force incroyable, un réalisme extraordinaire dans les traits, mais aussi dans les non-dits. Les bulles qui se superposent cachant les propos d'Armande au profit des pensées de Jean, offrent une sorte de réalité virtuelle.
Quelques cases donnent à penser que techniquement, certaines scènes ont pu être des photos, redessinées, colorisées. Ce qui est d'autant plus intéressant quand on voit l'importance que la photo prendra dans une part de l'histoire.
Bref, une bande-dessinée magnifique à ne pas manquer, qui se suffit à elle-même.
S'il n'est pas utile d'avoir lu le livre de Jacques Spitz pour se plonger dans la BD, je vous conseille néanmoins cet incontournable de la SF (à la limite du fantastique) française.

Image :arrow: Pour en savoir plus sur l’œuvre de Jean-Michel Ponzio
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Messagepar Vorpalin » Vendredi 24 Février 2012, 01h59

Cette BD m'a fait une très grosse impression à l'époque où je l'ai lue.
Elle est, tant par son sujet que par son graphisme, proprement hallucinante.
D'autant plus que le début (et même la plus grande partie du tome 1) laisse penser à une BD très réaliste, qui se concentre à ce stade surtout sur le mal-être du personnage et son quotidien. Le basculement vient ensuite, surtout dans le deuxième tome, avec ce décalage troublant du personnage entre un environnement qui, en soi, est toujours le même et la perception qui l'en a, vision d'un futur toujours plus éloigné (jusqu'à atteindre à l'abstraction vers la fin) et la décrépitude des choses et des êtres qui va elle aussi en s'aggravant.
C'est génial, déconcertant, effrayant, et on y trouve aussi un propos philosophique intéressant.
Le dessin "photographique" de Pozio renforce encore cette impression surréaliste par son... réalisme justement, par contraste.

Je n'ai, par contre, jamais lu le roman de Jacques Spitz.
Il y a en fait, entre ce roman et moi, une sorte de séries de rendez-vous manqués. Je l'ai eu plusieurs fois dans les mains chez divers bouquinistes (toujours dans son ancienne édition Pocket SF) mais j'avais à chaque fois autre chose à acheter et je le remettais en rayon.
Un jour, peut-être, ce sera la bonne... ;)
Drapé dans un manteau de fou rire, il écrivait des texticules sur l'abominable neige des hommes (Philippe Curval)
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